Les sociétés anciennes ont laissé quelques traces des mentalités d'alors.

comme par exemple à Chifonteret, sur la façade d'une ancienne maison transformée en petite grange, cette trace de piété populaire avec cette statue, protectrice, du Sacré Coeur


Ci-dessous, sur cette photographie de 2018 on aperçoit une porte latérale condamnée (située à l'avant de la chapelle Notre-Dame soit en face de ce qui aurait pu être un transept). La même existe de l'autre côté devant la chapelle Saint Bonnet. Tentative d'explication en dessous.

Lorsque l'église a été construite vers 1840, elle continuait d'être entourée du cimetiète, notamment de ce côté du jardin de la cure (prebytère construit plus tard vers 1880). Or bien que le code Napoléon ait décidé d'exiler les cimetières hors du centre des communes, par tolérance, celui-ci ne fut transféré qu'après 1850. Et, malgré le concile de Trente, certaines églises gardaient des portes dites "in paradisum". Il est donc tout à fait possible que les curés de l'époque (Chemin et Puillet) aient accepté de prolonger cette tradition : une telle porte devait se trouver également dans l'ancienne église bien que le rapport de visite de 1804 ne le mentionne pas.

Les portes dites "in paradisum" sont ainsi désignées parce qu'elles étaient franchies par le cercueil après l'absoute ou la messe de funérailles pour aller au cimetière tandis qu'était chanté l'hymne In paradisum deducant te angeli, in tuo adventu suspiciant te martyres, chorus angelorum te suspiciat, et cum Lazaro quondam paupere, aeternam habeas requiem. "que les anges te conduisent au paradis, que les martyrs t'accueillent à ton arrivée, que le choeur des anges te reçoive, et qu'avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare, tu trouves le repos éternel". Le corps du défunt pénétrait dans l'église par le porche principal, qui est celui des pécheurs. Après la messe , le corps purifié par les prières des croyants et par l'absoute, ne peut repasser par la même porte et sort par une porte située sur le côté de l'église donnant un accès direct au cimetière. Théoriquement le concile de Trente au XVIème siècle avait demandé de renoncer à cette pratique mais il est attesté qu'elle s'est longtemps maintenue et d'après l'encyclopédie wikipedia consultée en 2021 :

L'utilisation de l'antienne In paradisum en faveur des funérailles est toujours admise d'après le Calendarium Concilii Vatican II.

Tout comme d'autres antiennes, celles-ci gardent plusieurs fonctions dans la liturgie : a-Procession : les antiennes sont connues en faveur de la procession, qui accompagne le cercueil du défunt jusqu'au cimetière. Comme cette procession dure normalement assez longtemps, elles sont chantées en alternance pour s'adapter à cette durée. b-Vêpres : dans les vêpres solennelles du défunt, qui précède la messe des morts la veille, on chante ces antiennes avec des répons. La Chorus angelorum est placée au début ainsi que l’In paradisum presque à la fin.

Mais à Écoche ces chants grégoriens n'ont plus cours depuis longtemps. Reste alos la trace des portes.